Elle était la femme
C’était ça son dilemme
Elle était une mère
Condamnée à vivre comme une mer
Un cœur immense
Un esprit de forêt dense
Prête à accueillir tout le monde
Prête à supporter la stupidité du monde
Elle était femme
Et c’était ça son problème
Condamnée à être bienveillante
Censée être accueillante
Elle était femme
Le simple fait d’être femme
L’obligeait à naître avec une ligne tracée
De ce qu’il convient de faire ou pas, sans qu’elle ne puisse dire combien elle se sentait agacée
Elle était femme
Elle était la fille, la sœur, l’épouse, la mère
Et peu importe où le temps lui plaçait
Rien ne changeait, un peu comme l’eau de la mer
On attendait d’elle
Le courage, la force, les soins, l’amour
On attendait d’elle
L’attention, le pardon, l’humour
Peu importe l’âge ou le contexte
Les attentes étaient les mêmes, définies par son sexe
Le soutien, la sagesse, la gentillesse
Le sourire, la joie, la tendresse
Dans ces standards établis je ne sais pas qui
Le sexe féminin t’introduit sur un chemin
Qui dicte tes attitudes
Et le vouloir ou pas, cela affecte tes habitudes
Elle était femme
Elle était la fille, la sœur, l’épouse, la mère
Elle prenait soin de tout Elle était tout pour tous
Elle était cette personne
Celle qui se donne et se redonne
Jour pour jour
Pendant toute sa vie pour toujours
Celle qui pardonne
Celle qui s’abandonne
Celle qui s’oublie pour les autres, dans les silences, dans la douceur, sans murmures
Jour après jour, à oublier s’il s’agit du devoir, du choix ou de l’obligation
Pour chaque devoir, il y a une compensation, le droit
Pour chaque choix, il y a une raison, on l’assume
L’obligation, semble toujours être une punition ou une oppression
De quoi s’agit-il ?
Elle a arrêté de se questionner
Elle poursuit ce chemin, dès le bas âge, mentionné
Essayant du mieux qu’elle peut à s’adapter à tout
A répondre aux attentes de tous, celle elle …
Celle de qui on attend tout
Celle qui risque tout
Avec la même énergie
Sans jamais se plaindre de ses pathologies
Malade ou fatiguée
Epuisée ou démotivée
Un peu comme une machine
Elle s’active, elle se bouge, elle accomplit, elle assure
Elle était femme
Celle que le monde veut parfaite
Pour que ses envies soient toujours satisfaites
Elle était la femme
Celle qui entretient
Celle qu’écoute
Celle qui est censée comprendre
Celle qui est censée pardonner
Celle qui est censée aimer
Celle qui est censée obéir
Celle qui est censée tout supporter
Elle était femme, obligée de suivre un chemin tracé
Condamnée à répondre à un certain nombre d’attentes
Par volonté ou obligation, toujours partante
C’était tellement transmis de génération en génération
Que la femme devenue automatisée, ne savait plus s’elle le faisait pour elle pour la société
S’elle faisait pour elle ou pour ne pas être rejetée
S’elle le faisait pour elle ou pour être respectée
S’elle faisait pour elle ou pour être acceptée
S’elle faisait pour elle ou ne pas perdre sa fierté
Elle était la femme
Dans ce chemin tout cadré
Que chaque fois qu’elle voulait faire sa volonté
Elle était jugée de s’être égarée
Elle était femme
Dans cette prison façonnée depuis la nuit de temps
Que chaque fois qu’elle se voulait épanouie
Elle suscitait des nouveaux concepts comme :
Droit de la femme
Emancipation
Egalité des sexes
Féminisme
Revolution et que sais-je encore !
Elle était femme
Condamnée à une vie qui arrangeait tout le monde mais pas forcément elle
Obligée à une situation qui facilitait tout le monde pas forcément elle
Que chaque fois qu’elle pensait un peu à elle
Elle était traitée d’égoïste, d’irresponsable, de révoltée, de déracinée
Elle était femme
C’était ça son dilemme
Pourtant, elle a toujours vécu dans ce cadre
Avec la même énergie sans se plaindre.
Pour moi,
Il n’existe pas une si grande force
Il n’y a pas un si grand pouvoir
Et s’il m’était demandé de qualifier l’histoire de la femme
Je dirais qu’elle est héroïque, qu’elle est incroyable.
Alors femme, écoute-moi
Pourquoi penses-tu que tu n’as du pouvoir
Pourquoi crois-tu que tu es une créature faible ?
Le monde entier repose sur toi
Tu es celle qui décide du repas de toute la famille, des habits à porter pour les enfants et le père
Tu es celle qui établit des règles, ce qu’il faut et ce qu’il ne faut pas faire
Même dans des conditions les plus difficiles,
Tu es celle qui éduque, tu es celle qui produit la société
Cela ne fait-il pas ta fierté ?
Pourquoi cette société aurait-elle du pouvoir sur toi ?
Pourquoi cette société devrait -elle t’opprimer ?
Tu es celle, qui à la base l’a fondée
Tu es celle qui a élevé ceux qui y siègent et décident
Pourquoi doivent-ils t’étouffer ?
Femme, tu es le rocher sur lequel repose le monde
Ces hommes qui dirigent sont nés de toi
Ces hommes que tu accuses de t’opprimer ont été éduqués par toi
Femme, il est temps de connaitre ton pouvoir
Lève-toi et ne laisse rien éteindre ton potentiel
Tu es femme
Tu es la flamme
Tu es le Monde, en somme
La solution à tous ces dilemmes
Lève-toi, ose !
Lève-toi, embrase !
Lève-toi, brille
Lève-toi, ose ton chemin, essaie différemment !
Ose ! Conquiers ! Lutte ! Encore et encore !
Femme,
Tu es femme
Ce n’est pas un problème
Deviens la meilleure version de toi
Photo de Lance Reis