• 21 Nov, 2024

A l'absence de ce qu'on veut, on se contente de ce qu'on a

A l'absence de ce qu'on veut, on se contente de ce qu'on a

A l’absence de ce qu’on veut, on se contente de ce qu’on a, dit-on. J’ai utilisé plusieurs fois cette phrase pour trouver une raison de me réjouir de ce que j’avais,

A l’absence de ce qu’on veut, on se contente de ce qu’on a, dit-on.

J’ai utilisé plusieurs fois cette phrase pour trouver une raison de me réjouir de ce que j’avais, quand, au fond de moi, j’estimais que je méritais plus ou mieux.

Je me contentais alors du présent et je me disais sans cesse : « A l’absence de ce qu’on veut, on se contente de ce qu’on a ».

Je me rappelle aujourd’hui, que, j’ai plusieurs fois envié les habits des autres enfants, parce que moi je ne pouvais pas les porter à cause des convictions religieuses de mes parents sur certaines tenues ; étrangement, même en devenant adulte, indépendante, capable d’assumer seule mes choix d’accoutrement, je n’ai jamais été à l’aise de choisir ces vêtements-là, qui, autrefois j’enviais terriblement.

J’ai plusieurs fois envié la section ou la faculté que faisaient certaines personnes de mon entourage, pourtant je n’ai jamais été assez déterminée pour emprunter la même voie.

J’ai beau apprécié porter une telle ou telle autre coiffure, mais je sais au fond que je ne pourrais jamais m’imaginer avec des rajouts, des mèches ou des plantes. Je suis à l’aise avec mes cheveux naturels. Je pourrais toujours envier, admirer mais jamais m’asseoir pour être coiffée de la même manière.

Ça, c’est pour parler uniquement de moi. J’ai plusieurs fois pensé que c’était personnel, que cette dualité existait qu’au fond de moi. Puis, j’ai rencontré des gens, qui désiraient ce qu’ils n’avaient pas, qui s’attachaient à ce qu’ils avaient et qui ne pouvaient pas aller au bout pour ce qu’ils désiraient. Finalement, j’ai pensé, que cette dualité était peut-être humaine, normale.

J’ai fait la rencontre des personnes qui enviaient les célibataires, mais qui s’étaient quand même mariés. Elles aimaient cette flexibilité de vie célibataire mais se sont quand même engagées.

Je vois des personnes qui envient les entrepreneurs, mais qui continuent à travailler pour d’autres organisations/d’autres patrons. Elles se plaignent tous les jours, décident de démarrer leur propre affaire, mais n’ont jamais eu le courage d’aller au bout.

Je vois des personnes qui envient les diplômes des autres mais qui n’ont jamais décidé de poursuivre leurs études.

J’ai vu à l’université, des étudiants en médecine qui enviaient des étudiants en droit mais qui ne pouvaient pas changer de faculté. Des chantres à l’église qui voulaient être des diacres mais qui continuer à chanter. Je connais aussi des hommes qui voudraient être des femmes et vice versa. Des enfants qui veulent du coup être adultes et des adultes qui aimeraient redevenir enfant. Des gens en congé qui voudraient travailler et des personnes au travail qui aimeraient être en congé. Etc.

A un certain moment je me dis, on ne se contente pas seulement de ce qu’on a, mais finalement, on est comme on est censé être, on vit comme on est censé vivre.

L’inconnu excite et attire. C’est ce qui nous arrive parfois. Je pense qu’au fond, nous pensons que les choses seraient bien autrement, parce qu’évidemment on ne connait pas à quoi ressemblerait ce « autrement ».

Quand on est confronté à certains obstacles, on a tendance à penser qu’ils sont liés au fait que nous sommes ce que nous sommes : un assistant pense parfois que le manager a beaucoup d’argent, beaucoup de temps libre et qu’il a beaucoup de pression parce qu’il est assistant.

Une mère pense parfois qu’elle ne dort pas assez parce qu’elle doit s’occuper des enfants contrairement à une célibataire, un aide maçon pense que l’ingénieur, chef des travaux est mieux que lui, une fille de ménage envie la maîtresse de la maison, la maitresse de la maison envie son patron, son patron envie son mari, etc.

Il y a toujours quelque chose de plus que nous voulons, l’humain est un être très ambitieux. Toutefois je me dis, nous devons apprendre à aimer notre condition, non pas par parce que nous n’avons pas d’autres choix, mais comme une part entière et globale de notre être. C’est nous et personne d’autre, c’est notre situation, c’est notre vie, c’est nous. On doit bien l’assumer.

Assumer qu’on est un père d’une famille nombreuse et que de ce fait on doit beaucoup dépenser qu’un homme célibataire ou un père d’une petite famille.

Assumer qu’on est mère travailleuse et qu’on doit gérer plusieurs choses à la fois : les enfants, le ménage, le mari, le travail, etc.

Assumer qu’on est étudiante travailleuse et qu’on ne peut pas errer comme un simple étudiant ; on doit vivre à la mesure de sa charge.

Assumer qu’on est stagiaire et qu’on ne doit pas se comparer au PDG, chaque chose a son temps.

 Assumer qu’on est soi, avec des responsabilités différentes des celles des autres, des contextes différents, des défis différents, des passages différents.

Assumer qui on est sans se comparer et sans se morfondre. Assumer qu’on a une mission différente et que cela définit tout ce que nous sommes, ce que nous deviendrons. S’assumer et s’épanouir tel qu’on est.

Alors, il faut travailler dur, le dur labeur ne dépend pas des niveaux des autres mais de nous-même. Une seule question : « c’est quoi notre responsabilité ? », cette question définit la raison de notre dur labeur.

Il y a des blagues qu’on ne peut plus se permettre, il y a des jeux auxquels on doit renoncer quand on atteint un certain niveau ; non pas comme un supplice mais comme un cadeau qu’on s’offre à soi-même et aux siens ; non pas comme un sacrifice mais comme un acte d’amour, pour soi et pour les autres, pour le Monde, pour la Création.

Alors, j’aimerais dire, ces choix qui nous ont conduits à être ce que nous sommes devenus ou à avoir ce que nous avons aujourd’hui, ne sont pas fruit du hasard, comme nous le pensons souvent. Ce n’est pas un hasard que nous ayons croisé telle ou telle personne, ce n’est pas un hasard que nous ayons parcouru ce processus.

Je pense que nous sommes les personnes que nous sommes censés être et que nous sommes à notre place. Pour l’instant, pour certains et pour toujours, pour d’autres.

Je me sers parfois de ma propre expérience, et je me rends compte que chaque pas de notre parcours a une raison d’être. Chaque choix du passé, chaque chemin emprunté était nécessaire pour nous conduire quelque part ; là où nous sommes déjà ou là où nous allons.

Ce passé que nous considérons comme erreur, ce choix que nous pensons ne jamais avoir dû faire, toutes ces petites vies quotidiennes que nous regrettons parfois, avaient une raison particulière d’être.

Souvent, nous pensons que les choses seraient différentes si on n’avait pas pris ce chemin qui nous a conduit jusqu’ici, parfois nous pensons que dire non au lieu de oui aurait changé grand-chose à notre présent, mais ce n’est pas toujours évident.

 

Peut-être que nous nous attardons là-dessus, parce que nous ignorons ce qui aurait pu être si les choses étaient faites différemment, mais rassurez-vous, ça pourrait aussi être pire. Et puis, on n’y peut rien, on ne peut pas changer son passé mais on peut en tirer des leçons.

Donc, que nous le comprenions ou pas, ces leçons de vie nous ont aidés, toutes ces expériences depuis notre existence jusques à présent nous ont mûri, nous ont appris.

Ce que je souhaite pour nous tous, c’est de voir le passé avec un regard positif, de considérer même les moments pires de nos vies avec une bonne intention, de considérer tout ce que nous appelons « erreurs » non pas pour nous blâmer ou pour rêvasser sur une vie que nous nous imaginons serait idéale, mais pour en tirer des leçons à capitaliser maintenant, et peut-être demain sera meilleur.

Même si tu as un doute sur une situation passée, même si tu estimes qu’il y a des choses que tu aurais dû faire autrement, ne te blâme pas. Ne regrette pas, ne culpabilise pas. Avance, fonce.

Dans la vie, parfois nous choisissons nos voies, parfois ce sont les voies qui nous choisissent. Et pour une raison ou une autre, nous ne sommes jamais en mesure d’expliquer ce qui nous avait vraiment conduit dans cette direction-là.

Si tu as la chance de choisir ta vie, c’est tant mieux. Profites-en. Si la vie te choisit, ce n’est pas aussi mal, ce n’est pas la fin du monde ; cherche simplement à comprendre pourquoi elle t’a choisi toi et pas l’autre. Ne t’arrête pas à te contenter par manque de choix, vis pleinement, travailles sur toi et sur ta situation afin de trouver dans ton quotidien une raison de satisfaction et d’épanouissement chaque jour.

Je vous transmets toutes mes énergies positives dans la quête de la satisfaction personnelle, dans n’importe quelle situation !

 

Brianca O. BUHORO

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