• 16 Sep, 2024

Et si on commençait à dire NON ?

Et si on commençait à dire NON ?

Vous est-il déjà arrivé d'accepter quelque chose pendant qu'au fond, vous n'étiez pas d'accord ? Vous arrive-t-il de dire oui pendant que vous avez dit non dans votre coeur ? A votre avis, pourquoi ? Et si nous décidions juste de cesser d'accepter des situations qui ne nous conviennent pas ? Et si nous apprenions à dire NON, ...

Juillet, c’est la mi-année. J’essaie de passer les six premiers mois en tête, je repense à ce premier dimanche de l’année, quand en revenant de l’église avec ma famille, mon mari m’a demandé : « comment tu fais ? » ; je ne savais pas à quoi il se referait et soudainement je lui avais demandé : « Comment je fais quoi ? » ; il avait souri et m’avait dit « Je suis fière de toi, tu obtiens toujours ce que tu veux, tu ne lâche rien tant que tu n’as pas atteint tes objectifs ».

J’étais fière que mon meilleur ami me voit de cette façon-là, à force de vouloir bien faire les choses, je stresse et j’ai si souvent l’impression de n’avoir rien fait ou de ne l’avoir pas bien fait comme je le voulais. Naturellement, je lui avais remercié et puis, il avait ajouté : « Cette année je veux être comme toi, je veux avoir ta détermination ». Je me rappelle l’inspiration que j’avais prise avant de lui répliquer : « Tu sais je pense que nous pouvons tous faire des grandes choses si nous apprenons à dire NON ».

Aujourd’hui encore, pendant que je réfléchis au cours de cette année ; je me rappelle que durant tout le mois de janvier, cette phrase résonnait dans ma tête comme s’elle m’était destinée : « APPRENDRE A DIRE NON ». Selon mes principes et ma Foi, j’ai un certain nombre de choses auxquelles j’ai dit NON ; dans ma tête, c’est déjà un NON carré. Je n’ai plus besoin de réfléchir pour savoir ce que je peux ou ne pas faire selon mon identité. Pourtant, il existe encore ces choses auxquelles je devrais apprendre à dire NON, … J’en ai conscience. Et même si mon mari pense que je sais toujours ce que je veux parfois j’hésite à prendre le NON pour évidemment accéder à ce que je veux vraiment. Comme là, je n’ai pas atteint un certain nombre d'objectifs que je voulais avant juillet, justement parce que j’ai eu du mal à dire NON à certaines choses, qui étaient contraires à mon ambition.

Je me dis, dire NON est un processus, est un apprentissage, est un parcours ; et ça nous demande un certain nombre de sacrifices, ou peut-être du courage. Nous avons grandi dans un contexte où on nous a appris à accepter, à s’adapter, à recevoir. Nous avons grandi dans une logique telle que dire NON est un signe d’ingratitude, d’impolitesse, d’orgueil, d’exigence, de caprice.

Nous avons été contraints plusieurs fois d’accepter des situations qui ne nous convenaient pas parce que nous avions été éduqués que dire NON serait orgueilleux ou mal poli.

Nous avons mangé des repas auxquels nous étions allergiques parce que dire NON serait mal vu.

Nous avons porté des habits que nous n’aimions pas parce que dire NON à une tante, un oncle, un parent serait vu comme orgueilleux et mal poli.

Nous avons répondu à des invitations à contre cœur parce que dire NON serait vu comme hautain.

Nous avons accepté des conditions de travail toxiques parce que nous avons pensé que dire NON serait perçu comme de l’ingratitude ou du manque de respect aux superviseurs.

Nous avons accepté de prendre certaines responsabilités pendant que nous étions conscients qu’elles seront une charge supplémentaire juste pour ne pas paraître le “méchant” : nous avons accepté de scolariser un neveu pendant que nous avions du mal à couvrir les frais scolaires de nosropres enfants, nous avons accepté de payer le loyer de cette tante au village pendant que c’est à peine que nous parvenons à payer nos propres factures, nous avons accepté d’aider X personne pendant que nous avions un grand travail à faire sur nous-même, etc. par peur de dire  NON , par peur du jugement, par peur du rejet, par peur de ceci ou de cela. Nous avons chacun eu des raisons d'accepter ce que nous aurions voulu refuser.

Nous avons fait pas mal de choses contre notre gré parce que nous avons estimé que c’était la bonne décision à prendre, que c’était convenable, que c’était le mieux à faire ou simplement parce que nous craignions l’inconfort qui serait né de notre NON. Autrement dit, dire oui était facile. De toute façon, on nous demande rarement pour quoi nous acceptons, quand c'est oui, c'est simple, c'est facile.

Nous avons accepté pas mal de situations parce que nous nous sommes mis à penser à la place des autres et nous avons déduit que notre estime ou traitement serait affecté si nous disions NON. Et peut-être, nous n'étions pas aussi assez braves pour soutenir les raisons de notre refus et/ou nous convaincre nous-mêmes devant un argument différent.

Nous nous sommes mis dans des situations inconfortables à des nombreuses reprises sans notre volonté parce que nous craignions d’affronter les conséquences de notre NON : nous avons renoncé à des opportunités pour ne pas dire NON à une situation ou à quelqu’un ; nous avons laissé tomber nos rêves ; nous avons abandonné notre chemin ; nous avons cessé de vivre pour rester dans l’ombre des autres ; nous avons sacrifié nos plans, nos ambitions ; … pour ne pas dire NON à quelque chose, à une personne, à une conviction, à une tradition, ou à un groupe.

ET ALORS ??? Qu’avons-nous gagné ? Notre boss nous a-t-il traité avec plus de grâce parce que nous n’avons pas pu lui dire NON pour des heures supplémentaires afin de nous occuper de notre famille ?

ET ALORS QUOI ??? Notre ami allait-il mourir parce que nous avions dit NON à son invitation pour trouver un petit moment avec nous-même ?

Nos hôtes seraient-ils morts si nous leur avions dit poliment que nous étions allergiques aux ingrédients de leur repas ?

Notre tante cesserait-elle d’être notre tante parce que nous l’avions expliqué clairement que nous ne sommes pas en mesure de prendre la charge de son loyer ?

Le monde arrêterait-il d’exister parce que nous aurions dit NON à une personne ou une situation qui ne nous convenait pas ? Parfois nous devons faire le choix de briser notre faux confort pour lutter en faveur du vrai confort, celui qu'offre une vie transparente et authentique, d'abord envers soi-même.

Apprendre à dire NON.

Parce que dire NON n’est pas toujours négatif comme nous avons tendance à le croire. Refuser une chose ou un service à quelqu’un ne signifie pas toujours que vous ne l’aimez pas ou que vous ne le considérez pas.

Refuser certaines conditions de travail ne signifie pas que vous êtes têtu et ingrat ou carrément que vous ignorez combien de chômeurs aimeraient avoir ce travail. Ce n’est pas parce qu’il y a une raison extérieure pertinente que votre raison personnelle ne compte pas.

Refuser un service offert ne signifie pas que vous le négligez ou vous n’approuvez pas la personne. Le plus important c’est la manière de refuser – poliment et calmement, sans trop de pression et surtout sans besoin de fournir plus d’explications.

Pourquoi ?

Soyez sûr de savoir au fond ce que vous voulez, ce que Dieu veut pour vous, où est ce qu’il vous veut, comment votre existence est censée contribuer à quelque chose dans ce monde. C’est le plus important.

Les gens ne demandent pas d’explications pour un OUI, généralement quand c’est Oui, c’est OK parce que cela les arrange. Pourquoi faut-il toujours se justifier quand on n’est pas d’accord ?  Certaines personnes ne comprendront pas vos raisons, ce qui fera que même en les expliquant, vous risquerez de vous faire douter vous-même. Attention, certaines personnes peuvent être très persuasives et peut-être manipulatrices, assez rusées pour obtenir de vous ce qu’elles veulent. Et votre part dans tout ça ?

Apprendre à dire NON.

Cette année, beaucoup de personnes ont pris des résolutions, des engagements. J’en ai moi-même pris, nous étions tellement ambitieux. C’est bien mais il est clair que nous n’atteindrons pas certains niveaux si nous n’apprenons pas à dire NON à certaines choses.

Certains rêves ont le prix à payer, certains rêves exigent le renoncement, certains rêves exigent l’abandon, certaines dimensions exigent le détachement, exigent un : « NON ».

Nous avons écoulé six mois, c’est quoi le bilan ? Etes-vous fier de là où vous êtes ? Etes-vous fier de vos progrès ? Si non c’est quoi le problème ?

Vous ne pouvez pas désirer une vie saine en restant dans un environnement malsain et toxique, vous attendez quoi pour dire NON à cette mauvaise compagnie qui vous pourrit la vie ? Vous avez peur ? De quoi ? Du rejet ? De l’abandon ? D’être différent ? Et puis quoi ? Et alors ? Votre vie, vous la partagez avec qui ? Et votre mort ? Qui mourra avec vous ? Combien décideront de mourir parce que vous êtes mort ?

C’était quoi votre plus grand vœu pour cette année ? Vous êtes à quel pourcentage de vous dire qu’il est sur le point de s’exaucer ? Etes-vous satisfait ? Si non, qu’est ce qui cloche ?

Vous ne pouvez pas désirer des rapports sains avec les autres pendant que vos comportements (orgueil, ego, …) les repoussent tout le temps et/ou sèment des conflits. Vous attendez quoi pour dire NON à cet égo qui vous consume tout en blessant autour de vous ?

Ces projets que vous aviez pour cette année ? Ils sont à quel niveau ? Qu’est-ce que vous avez fait pour assurer que chaque pas vous y conduit ?

Vous ne pouvez pas espérer à des grands résultats sans faire du travail, vous attendez quoi pour dire NON à toutes ces futilités qui vous empêchent de rester focalisés sur ce qu’il y a d’important pour vous ? Vous attendez quoi pour dire NON à tout ce qui vous empêche d’accomplir votre MISSION ? Vous attendez quoi pour dire NON à la paresse, à la procrastination, à là l’oisiveté, … Vous attendez quoi pour commencer cette vie que vous souhaitez avoir ? A quoi est-ce que vous devez dire NON pour tout démarrer ? A qui est ce que vous devez dire NON pour vous libérer ?

Il ne suffit pas de savoir ce que l’on veut, il faut aussi dire NON à ce que l’on ne veut pas. Parce que même si l’on sait ce qu’on veut, si on ne rejette pas ce qu’on ne veut pas, on aura du mal à accéder et/ou à conserver ce que nous voulons.

Vous ne pouvez pas grandir spirituellement si vous restez attachés à des  non-croyants ou à des personnes qui ne partagent pas vos valeurs spirituelles.

Vous ne pouvez pas exceller dans votre travail si vous vous entourez des paresseux et/ou des personnes avec des énergies négatives.

Vous ne pouvez pas avoir le temps de faire vos choix personnels quand vous passez toute votre énergie à écouter ce que les autres décident sur vous.

Vous ne pouvez pas vous focaliser sur vos objectifs quand vous êtes occupés à réaliser les objectifs des autres.

Vous ne pouvez pas avoir une vie que vous voulez quand vous concentrez plus d’énergie à ce que vous ne voulez pas. Chaque fois que vous le faites, c’est contreproductif, vous faites une chose et son contraire, vous épuisez votre énergie là où elle ne vous sera pas du tout bénéfique.

ALORS ? Vous attendez quoi pour mettre de l’ordre dans votre vie ? Vous attendez quoi pour dire NON et laisser partir ce qui ne vous construit pas ? Vous attendez quoi pour prendre les choses en main ? Vous attendez quoi pour dire NON à cette hypocrisie qui vous fait accepter ce que vous n’avez pas envie d’accepter ? Vous attendez quoi pour vous détacher de ces chaînes inutiles ?

Dire NON c’est aussi penser à soi avant chaque décision : c’est quoi ma part dans tout ça, est ce que ça me va ? Est-ce que c’est important pour moi ? Est-ce que j’en ai vraiment besoin ? Pourquoi je devrais accepter ?

Dire NON c’est aussi choisir ce qui est bien ou pas pour toi, dire NON c’est aussi accepter ses lacunes et ses limites.

Dire NON ça peut aussi signifier dire OUI à soi et à la volonté de Dieu pour sa vie.

Dire NON peut aussi être une clé d’ouverture à des nouvelles opportunités.

Dire NON peut aussi être le début d’assainir son milieu et d’aller à la rencontre de ce que l’on veut vraiment.

Dire NON peut aussi te placer sur des nouveaux horizons.

Nous ne devons pas nous attarder aux conséquences que le NON pourrait nous apporter, parfois c’est juste plus de peur des conséquences que les conséquences en soi. Nous devons aussi penser à toutes les chaines dont le NON nous libère, à toutes ces portes qui s’ouvrent à nous, à cette liberté que nous jouissons de pouvoir choisir et vivre pleinement.

Pour ces six mois qui restent, je souhaite à chacun de trouver le courage de dire NON, d’avoir plus que le courage pour surmonter avec fierté et dignité l’inconfort, le rejet, l’abandon, le mépris, les préjugés que le NON pourrait occasionner.

Pour les six mois, je souhaite à chacun la lumière de voir pourquoi les choses ne se sont pas passées tel que prévu et de faire des bons choix, même si, sur le champ ils pourraient faire mal.

Je souhaite à quelqu’un de dire NON à cette relation toxique qui ronge l’âme et le cœur à petit feu.

Je souhaite à quelqu’un de dire NON à ce travail dangereux qui lui cause plus du mal que du bien.

Je souhaite à quelqu’un de dire NON à cette compagnie qui ne l’avance pas dans la rencontre ou l’atteinte de sa mission.

Je souhaite à quelqu’un de dire NON à ces pensées négatives qui consument sa vie et lui font croire qu’il ne vaut rien.

Je souhaite à quelqu’un de dire NON à toutes les ténèbres de sa vie pour accueillir la Lumière de Dieu.

Rappelez-vous, vous ne pouvez pas ouvrir une nouvelle porte en étant dans une pièce fermée.    
Vous ne pouvez pas aller vers votre épanouissement en restant accro à tous ces éléments qui vous gardent captif.  
Bref, vous ne pouvez pas avoir ce que vous voulez tant si vous ne fournissez pas le premier effort de vous débarrasser de ce que vous ne voulez pas.  
Nous sommes en juillet, mais je reste positive ; cette année, je continue à souhaiter à quelqu’un de prendre un nouvel élan, de prendre conscience et surtout de prendre le risque d’avoir la foi, de croire au processus, ce processus de NON ; je souhaite à quelqu’un d’apprendre à se découvrir, à se connaitre pour faire des choix selon la volonté de Dieu pour sa vie.

 

Photo crédit : Monstera production sur Pexels    

Brianca O. BUHORO

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